Dans un rapport conjoint, des organismes des Nations unies soulignent le lien étroit qui existe entre le genre, la sécurité et le climat. Des liens qu’ils jugent utile de rappeler en cette période de pandémie de coronavirus.
« Les femmes, qui sont en première ligne de l’action pour le climat, jouent un rôle essentiel dans la prévention des conflits et dans une paix durable et inclusive », tel est l’idée développée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ONU Femmes, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix des Nations Unies (UNDPPA) dans leur rapport conjoint « Genre, climat et sécurité : Soutenir une paix inclusive en première ligne du changement climatique ».
La covid-19, facteur aggravant des autres crises
La pandémie de la covid-19 aggrave les autres crises dont souffre l’humanité, notamment l’insécurité et le changement climatique. Les effets de ce dernier phénomène ont des impacts sur la sécurité alimentaire,les moyens de subsistance, la cohésion sociale et la sécurité, précise-t-on dans ce nouveau rapport. La même source indique que cette situation frappe plus durement les femmes et les filles en raison des atteintes sexospécifiques qui peuvent conduire à l’usage de la violence. En effet, « l’inégalité d’accès à la propriété foncière » ainsi qu’aux ressources foncières voire au « pouvoir de décision » est susceptible d’entrainer un stress économique, souligne-t-on. Une situation qui expose les femmes « aux risques sécuritaires liés au climat ».
Genre, climat et sécurité
« La crise climatique s’étend bien au-delà du climat », estime Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. L’affrontement de cette crise passe par la tenue en compte des liens étroits qui se trouvent entre le genre, le climat et la sécurité. L’administrateur du PNUD, Achim Steiner, abonde dans le même sens. Selon celui-ci, « l’inégalité entre les sexes, la vulnérabilité climatique et la fragilité des États sont étroitement liées ». Toutefois, ce responsable du PNUD déplore la faiblesse de « l’aide ciblant les initiatives qui renforcent l’autonomie des femmes et promeuvent l’égalité des sexes ».
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Pourtant dans son Briefing du vendredi 24 avril, l’international Crisis Group souligne que les conflits au sahel central ne sont pas que dus au réchauffement climatique. Le facteur le plus déterminant de ces conflits est la course aux ressources disponibles d’une part et d’autre part à la mauvaise gestion de la modernisation des économies.
Renforcer le rôle des femmes
Comme alternative, le chef de l’appui à la consolidation de la paix de l’ONU, Oscar Fernández-Taranco, propose de renforcer le rôle des femmes dans la gestion des ressources naturelles. Ce qui pourrait offrir « des possibilités pour elles d’agir en tant que bâtisseuses de paix et de gérer les conflits de manière non violente ».
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Selon la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, « reconstruire en mieux avec une perspective de genre signifie s’assurer que nos économies post-Covid s’attaquent aux inégalités fondamentales de la société et mettent fin à la violence contre les femmes ». À ses dires, « les femmes sont une force puissante pour reconstruire les sociétés de manière plus sûre ».
Daou
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